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L'historien et archéologue
Pierre PONSICH (1912-1999)
en 1951
Photo de l'historien et archéologue Pierre PONSICH

 


    Les Etudes Roussillonnaises, Revue d'Histoire et d'Archéologie Méditerranéennes sont une revue annuelle scientifique transpériode et transdisciplinaire avec un comité de lecture international. Chaque section est dirigée par des chercheurs du C.N.R.S. ou des professeurs d'universités françaises ou étrangères travaillant en particulier sur l'espace roussillonnais, et plus largement catalan, mais aussi les régions pyrénéennes ou méditerranéennes nord occidentales.

    Les Etudes Roussillonnaises, Revue d'Histoire et d'Archéologie sont fondées à Perpignan sous ce premier titre, en 1951, par l'historien-archéologue Pierre PONSICH (1912-1999) associé à l'archéologue Any de POUS (1908-1991) et à l'historien de l'art Marcel DURLIAT. Pierre PONSICH, ancien élève à l'Institut d'Art et d'Archéologie de Focillon, Puig i Cadafalch et Lavedan, et à l'Institut de Paléontologie de l'abbé Breuil, et qui a fouillé le champ d'urnes de Millas (Conflent) et la grotte de Montou, consacre dès lors l'essentiel de ses travaux de recherches au Moyen Âge roussillonnais essentiellement carolingien comme historien latiniste et paléographe (formation débutée dans les années trente par une licence d'histoire et de latin à la Sorbonne, puis à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, avec René Louis, A. Dauzat, Albert Grenier et Ferdinand Lot, et la préparation, interrompue par la guerre, de l'Ecole des Chartes). Any de POUS est principalement castellologue, et le professeur Marcel Durliat l'auteur d'une thèse fondamentale, parue dans les années soixante, sur l'art dans le royaume de Majorque et la Catalogne médiévale. Ce dernier reste trois ans, jusqu'en 1953, au premier comité de rédaction des Études. Mais il continue de publier régulièrement dans la revue jusqu'en 1956, avant de quitter par la suite le Roussillon, puis enseigner à l'université de Toulouse. Par ailleurs, au cours de l'année 1953, Pierre PONSICH élargit le champ d'étude de la revue à l'espace méditerranéen nord occidental, en l'intitulant désormais Etudes Roussillonnaises, Revue d'Histoire et d'Archéologie Méditerranéennes.

    L'historien Joseph CALMETTE, de l'Institut, accepte à la demande de Pierre PONSICH de préfacer le fascicule 1 du tome I de la revue de 1951. Dès ce premier numéro, figurent parmi les nouveaux collaborateurs des trois fondateurs, le spécialiste des manuscrits de Qumrân Mathias DELCOR (1919-1992), futur directeur d'études sémitiques et bibliques à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes à Paris (E.P.H.E., section V), l'archéologue Roger GRAU (1915-1988), l'archiviste départemental Pierre BERNARD, l'archéologue Georges CLAUSTRES. Puis d'autres chercheurs intègrent ce premier comité de rédaction : dès 1954 le jeune préhistorien abonné à la revue depuis le tome I, Jean ABELANET, plus tard conservateur du Musée de Tautavel, et en 1955 les chercheurs audois Odette et Jean TAFFANEL. Enfin, un des premiers auteurs marquants est le grand historien catalan Ramon d'ABADAL, qui collabore régulièrement aux Etudes Roussillonnaises de 1954 à 1957.
    La première série de la revue fonctionne par mécénat principal de Pierre PONSICH et d'ANY de POUS, sans aucune subvention jusqu'en 1957 : Pierre PONSICH la dirige, et la co-finance avec ANY de POUS (co-gestionnaire principale jusqu'en 1955, et secrétaire de rédaction jusqu'en 1957) et le soutien de leurs amis proches. Le siège social et le secrétariat de la revue, d'abord 2 rue Saint-Jean en 1951, sont transférés 2 rue Pere Pinya en 1952, puis 2 rue des abreuvoirs dès 1955. Les Etudes échangent avec 44 revues d'histoire ou d'archéologie en France, en Europe, émanant de musées ou d'universités, principalement catalanes (Analecta Sacra Tarraconensia, Anales del Instituto de Estudios Gerundenses, Ausa, Boletin de la Real Academia de Buenas Letras, Anales y Boletin de los Museos de Arte, Real Sociedad Arqueologica Tarraconense, Revista de Historia, Estudios de Historia Moderna, etc...), aragonaises (Estudios de Edad Media de la Corona de Aragon, Pirineos, Instituto de Estudios Pirenaicos), castillanes (Archivo Espanol de Arte y Arqueologia) ou navarraises ( Institucion Principe de Viana), mais aussi italiennes (Institut International d'Etudes Ligures, Pontificio Istituto di Archeologia Christiana de Rome), suisses (Geneva, Bulletin du Musée d'Art et d'Histoire de Genève, Société Suisse de Préhistoire de Bâle), allemandes (de l'université de Marburg ou des Musées d'histoire de Berne), autrichiennes (Archeologia Austriaca de Vienne), scandinave (de l'Académie d'Histoire de Stockholm), roumaine (Dacia, revue d'Archéologie et d'Histoire ancienne de l'Institut d'Archéologie de Bucarest) et américaines (Metropolitan Museum of Art Bulletin de New York, Walters Art Gallery de Baltimore). Mais faute de nouveaux moyens d'investissements financiers, cette première série des Etudes Roussillonnaises qui paraissait annuellement, en quatre fascicules, se clôt avec le tome VII : les 2 numéros sortis en 1956, et les 2 datés de 1957, ayant été entièrement portés à bout de bras et auto-financés par Pierre PONSICH (en réalité, le dernier fascicule, théoriquement de 1957, parut en réalité, à cause des difficultés matérielles, en 1960).
    Pierre Ponsich se lance alors dans d'autres projets qui monopolisent son temps durant une vingtaine d'années, et repoussent toujours plus loin la reprise de la revue. En 1958, il co-fonde avec le directeur des archives départementales, Jean-Gabriel Gigot, une autre revue C.E.R.C.A. (Centre d'Etudes et de Recherches Catalanes des Archives), qui paraît jusqu'en 1968. Il est dès 1962 conservateur des Antiquités et Objets d'Art des P.-O., puis du Palais des Rois de Majorque, et enfin du Vieux Perpignan, Il est ainsi le premier à parler du "quartier gothique" de Perpignan, militant dès les années cinquante pour la restauration des monuments qui le composent. En 1963, il est en effet le fondateur-président de l'Association de Sauvegarde du Patrimoine Artistique et Historique Roussillonnais (l'A.S.P.A.H.R.), et le créateur de son atelier de restauration, au Palais des Rois de Majorque, des oeuvres d'art non classées du département (dans lequel collabore Jaume Lladó). Cet atelier alors unique en son genre en France est devenu depuis l'Atelier Départemental. En 1969, Pierre PONSICH co-fonde enfin, avec maître Pierre RESPAUT et leurs amis, dont Roger Grau et André Delteil, l'Association culturelle de Saint-Michel de Cuixa, et les "Journées Romanes", qu'ils conçoivent comme un Centre international de recherches et d'études sur l'art preroman et roman. Tandis que Pierre Respaut, principalement, puis successivement André Delteil, Marie-Noëlle Respaut, Jean-Luc Antoniazzi, et enfin maître Joseph Respaut gèrent l'organisation matérielle de l'Association et des Journées, Pierre Ponsich dirige sur le plan scientifique pendant plus de vingt-cinq ans le programme annuel d'études de juillet, publié annuellement aux Cahiers de Saint-Michel de Cuxa à partir de 1970, et dans lequel il est lui même, jusqu'en 1999, l'auteur de plus de 35 articles : il obtient en effet le concours naturel à Cuixa de ses anciens collaborateurs aux Etudes Roussillonnaises, comme Marcel Durliat, alors professeur à l'université de Toulouse, de Mathias Delcor, directeur d'études sémitiques et Bibliques à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes de Paris (section V), et celui de directeurs de musées français ou catalans, comme Joan Ainaud de LASARTE (directeur du Museu Nacional d'Art Catalan de Barcelone), plus tard du tout jeune chercheur qu'est alors Xavier BARRAL I ALTET, de nombreuses personnalités éminentes de l'Institut d'Estudis Catalans (I.E.C.) de Barcelone dont Pierre Ponsich est membre correspondant depuis 1973 (secció Històrico-Arqueologica), ainsi que d'autres universitaires de renom international et d'historiens de l'art européens comme Rita LEJEUNE (Université de Liège), Victor SAXER (Institut Pontifical d'Archéologie Chrétienne de Rome), et américains comme Thomas LYMAN, ou le conservateur des Cloisters de New York. Ainsi, les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa deviennent dans les années soixante-dix une revue scientifique internationale de référence, qui bénéficie d'une organisation progressivement plus moderne des Journées romanes, et dans les années 2000 du concours de l'historienne de l'art Géraldine MALLET, maître de conférences à l'université de Montpellier, et de l'équipe dirigée aujourd'hui par Olivier POISSON, Inspecteur Général des Monuments Historiques, en collaboration avec Aymat CATAFAU, maître de conférences à l'Université de Perpignan.
    C'est donc seulement au milieu des années quatre-vingt, et parallèlement à son oeuvre personnelle poursuivie régulièrement au sein de ces Journées romanes et des Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, de l'A.S.P.A.H.R, ou dans de multiples autres associations départementales dont il est membre actif, d'histoire, d'archéologie, et de défense du patrimoine ou de l'environnement, que Pierre PONSICH, sollicité et encouragé par Pierre CAMPMAJO (préhistorien, et futur fondateur de la revue Ceretania) et Henri BAILLS, trouve enfin le temps, et se décide en 1985, avec l'accord de son ancienne associée Any de Pous, de faire reparaître sa revue en une seconde série, projet jamais réellement abandonné. Elle ressort ainsi, toujours sous sa direction, et avec les mêmes objectifs, en mars 1987 : il a choisi d'en confier alors la gestion matérielle à son ami René MARTY (disparu en 1997), Président érudit des Amis du Vieux Canet, l'association dont Pierre PONSICH est aussi le co-fondateur dans les années soixante, et le vice-président jusqu'à sa mort en 1999.

    Cette année 1987, date de reparution des Etudes Roussillonnaises, coïncide aussi avec l'hommage public rendu au fondateur-directeur de la revue (1951-1999), qui est publié à Perpignan sous le titre Etudes Roussillonnaises offertes à Pierre Ponsich à l'initiative et sous la direction d'Olivier POISSON et de Marie GRAU, co-éditrice (Le Publicateur) : y participent une soixantaine d'archéologues ou historiens et universitaires français, dont Louis Assier-Andrieu, Jacques Bousquet, Michel Brunet, Yvette Carbonell-Lamothe, Olivier Carbonnell, Françoise Claustre, Georges Claustres, Mathias Delcor, Jean Guilaine, Mireille Mentré, Dominique Sacchi, et d'autres chercheurs venus de l'étranger, comme Cebrià Baraut, Eduard Carbonell i Esteller, Miquel Coll I Alentorn, Carol Heitz, Peter Klein, Joan Ainaud de Lasarte, Thomas Lyman, Pere de Palol, Peter Mac Phee, Peter Salhins.

    En 2000/2001, le tome XVIII de la seconde série des Etudes Roussillonnaises est dédié à Pierre PONSICH (décédé le 23 décembre 1999), avec notamment un Hommage de Jean ABELANET, le plus ancien collaborateur actuel de la revue, et un article de Françoise CLAUSTRE qui a succédé à Pierre PONSICH dans les fouilles de la grotte de Montou. Ce volume est préfacé par Michel ZIMMERMANN, ancien vice-président de l'université de Versailles St Quentin-en-Yvelines, membre correspondant de l'Institut d'Estudis Catalans (I.E.C.) de Barcelone, co-directeur de la section histoire médiévale du comité de lecture avec Anscari Manual MUNDÓ (I.E.C. de Barcelone). De mars 1987 à mars 2003, 12 tomes (VIII à XX) paraissent donc dans cette seconde série : dès les années 90, les deux préhistoriens Françoise CLAUSTRE (directrice de recherches au C.N.R.S., Centre d'Anthropologie de Toulouse) et Jean GUILAINE (Professeur au Collège de France, chaire sur le Néolithique), le médiéviste Flocel SABATÉ, professeur à l'université de Lérida, et la plupart des historiens ou archéologues de l'A.A.P.O. (Association Archéologique des Pyrénées-Orientales) enseignant à l'université de Perpignan, collaborent activement à la revue, comme en témoigne les différents sommaires. A partir de 2000, Géraldine MALLET, maître de conférences à l'université Paul Valéry de Montpellier, y relance les articles d'histoire de l'art, une section co-dirigée depuis 2005 par Rosa ALCOY, professeur d'histoire de l'art gothique à l'université de Barcelone, et Françoise ROBIN, professeur d'histoire de l'art médiéval à l'université de Montpellier. La section d'histoire moderne est co-dirigée par Eva SERRA, professeur d'histoire moderne à l'université de Barcelone, et par Raymond SALA, professeur d'histoire moderne de l'université de Perpignan/I.C.R.E.S.S., membre de l'Académie Royale des Belles Lettres de Barcelone. C'est lui qui favorise la publication à la revue en 2002 des actes du colloque sur l'ensemble cathédral Saint-Jean-Baptiste de Perpignan, organisé en 2000 à l'initiative de Jean-Luc Antoniazzi et d'Olivier Poisson. Enfin, Jean SAGNES, professeur émérite d'histoire et président honoraire de l'université de Perpignan, chapeaute désormais depuis 2000 la section d'histoire contemporaine du comité de lecture des Études Roussillonnaises.

    La troisième série actuelle (inaugurée en septembre 2005) poursuit les échanges avec les revues qui constitueront la Bibliothèque scientifique des Etudes (Ausa des archives et du Musée Epîscopal de Vic, Domitia de l'Université de Perpignan, de Geneva de la Bibliothèque d'art et d'archéologie de Genève, etc...), souhaite orienter la revue vers des numéros thématiques, et a été lancée par le tome XXI, Le Moyen Âge dans les Pyrénées catalanes, Art, culture et société. Dirigé par Michel ZIMMERMANN, cet ouvrage rassemble les actes du colloque de Prades des 23-25 mai 2003 en mémoire à Mathias Delcor. Les Etudes Roussillonnaises, Revue d'Histoire et d'Archéologie Méditerranéennes paraissent actuellement aux éditions Trabucaire (2 rue Jouy d'Arnaud, 66 140. Canet-en-Roussillon; Tél/fax 04.68.73.66; www.trabucaire.com), maison qui diffuse en librairie en France (Perpignan, le département des P.-O, Montpellier, Marseille, Aix-en-Provence, Toulouse, Paris), et à Barcelone, et qui s'est fait connaître notamment pour ses publications de thèses d'histoire concernant le Roussillon et plus généralement la Catalogne.



- Revue fondée en 1951 par Pierre PONSICH, Anny de POUS, Marcel DURLIAT. - Siège social : 2 rue des abreuvoirs. 66000. Perpignan.
- Direction de la revue (1e et 2e séries) : Pierre PONSICH (1951-1999), Claire PONSICH (depuis 2000).
- Direction de la revue (3e série) : direction@etudesroussillonnaises.com ou - claire.ponsich@gmail.com
(46 rue Voltaire. 94 190. Villeneuve Saint-Georges).
- Responsable multi-médias : Nicolas Ponsich webmestre@etudesroussillonnaises.com.